Le frelon Asiatique : Les abeilles ne sont pas les seules concernées: Nouvelle Etude de L'Université Exeter Mars 2025

Que nous apprend cette étude ?

👉 L’abeille domestique (Apis mellifera) est bien la proie la plus fréquente, détectée dans 100 % des nids analysés. Son abondance dans le régime du frelon augmente avec la proximité et la densité des ruchers

👉 Mais il chasse aussi une grande diversité d’invertébrés ! L’étude a identifié 1449 espèces proies, appartenant à plusieurs ordres :

🔹Hyménoptères (abeilles, guêpes sauvages...)

🔹Diptères (mouches, syrphes, moustiques...)

🔹Coléoptères (scarabées, ...)

🔹Lépidoptères (papillons, chenilles...)

🔹Araignées et autres arthropodes

 

Espèce invasive, le frelon asiatique est désormais présent dans une grande partie de l'Europe occidentale. Chaque année, des nids sont détruits au Royaume-Uni continental, les autorités tentant d'en empêcher l'introduction.

Aprés l'étude française qui a permis d'estimer que un nid de frelons asiatiques consomme 11 kg d'insectes en une saison celle-ci a documenté le fait que 1400 espèces ont été trouvées dans les intestins de frelons asiatiques

Des chercheurs de l'Université d'Exeter ont analysé des échantillons de frelons asiatiques provenant de France, d'Espagne, de Jersey et du Royaume-Uni pendant toute la saison d'activité de l'espèce.

Parmi les proies consommées figuraient un large éventail d'abeilles, de guêpes, de mouches, de coléoptères, de papillons, de mites et d'araignées.

Bien que l'abeille européenne soit l'espèce la plus commune chez les frelons – présente dans tous les nids échantillonnés et contenant presque toutes les larves de ces nids – leur régime alimentaire est beaucoup plus varié.

Les frelons asiatiques sont connus pour s'attaquer aux abeilles domestiques, mais jusqu'à présent, l'étendue de leur régime alimentaire n'avait pas été étudiée », a déclaré Siffreya Pedersen, auteure principale de l'étude.

Leur régime alimentaire variait fortement au fil des saisons et des régions, ce qui montre qu'il s'agit de prédateurs très flexibles.»

La plupart des populations d'insectes sont en déclin en raison de facteurs tels que la destruction de leur habitat et la pollution chimique. L'expansion de la zone habitée par les frelons asiatiques constitue une menace supplémentaire. » L'étude a utilisé une méthode appelée séquençage profond pour identifier les espèces proies dans les intestins de plus de 1500 larves de frelons asiatiques, qui se nourrissent de la nourriture fournie par les frelons adultes.

Parmi les 50 principales espèces invertébrées proies identifiées, 43 sont connues pour butiner les fleurs, et parmi elles se trouvaient les trois principaux pollinisateurs des cultures européennes : l'abeille domestique européenne, le bourdon…

Les insectes jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des écosystèmes, notamment dans la pollinisation, la décomposition et la lutte contre les ravageurs», a déclaré Pedersen.

Notre étude apporte des preuves supplémentaires importantes de la menace que représentent les frelons asiatiques à mesure qu'ils se propagent en Europe », a déclaré le Dr Peter Kennedy, de l'Institut pour l'environnement et le développement durable d'Exeter.

Les chercheurs ont identifié 1449 «unités taxonomiques opérationnelles» dans le tube digestif des larves de frelons. Plus de la moitié d'entre elles ont pu être identifiées comme des espèces spécifiques, mais les autres non; le nombre exact d'espèces trouvées dans les échantillons est donc incertain.
Un impact potentiel sur les écosystèmes
43 des 50 espèces les plus fréquemment prédatées sont des pollinisateurs sauvages, dont des bourdons (Bombus terrestris, B. lapidarius...). Le frelon asiatique pourrait donc affecter directement la pollinisation des plantes sauvages  et cultivées
Les insectes décomposeurs sont aussi touchés(mouches nécrophages, coléoptères recyclant la matière organique), ce qui pourrait impacter les cycles de nutriments et le fonctionnement des sols
Une adaptation impressionnante: le régime du frelon varie selon les régions et les saisons, preuve de sa grande flexibilité écologique et de sa capacité d’invasion 

La recherche a été financée par le Conseil de recherche en biotechnologie et sciences biologiques (BBSRC) et la British Beekeepers Association.

Les échantillons utilisés dans l'étude ont été fournis par le Jersey Asian Hornet Group, l'INRAe, l'Université de Vigo et le DEFRA.

L'article, publié dans la revue Science of the Total Environment, s'intitule : «Broad ecological threats of an invasive hornet revealed through a deep sequencing approach».

Vous pouvez lire L'article en suivant ce lien avec l'aimable autorisation de Peter kennedy : t3://page?uid=60#1776 Exeter University